Post du
3 décembre 2009, traduit par
l'Exécutrice et Tan
Pour ceux qui ont rejoint tardivement la fête de MerryTout d’abord la merveilleuse nouvelle:
Swallowing Darkness en poche est #22 du New York Times List ! Merci à tous ceux qui ont acheté une copie et nous ont aidé à entrer dans la liste. Deuxièmement, je vais vous parler de la série des Merry et répondre à quelques questions que vous m’avez posées en ligne.
Divine Misdemeanors sort le 8 décembre c’est à dire la semaine prochaine. Ah ! J’adore quand un livre arrive enfin en librairie et que vous pouvez enfin le lire. Mais un certain nombre d’entre vous m’ont dit sur le net que vous aviez soit juste découvert la série ou que vous les aviez lus dans le désordre, ou encore beaucoup m’ont dit «
Swallowing Darkness est sorti en grand format, mais quand ? » ou encore « Comment ai-je pu le louper ? ». Donc ce blog est pour clarifier tout ça et souhaiter la bienvenue aux nouveaux lecteurs de la série.
Les livres de Merry Gentry dans l’ordre sont:
A Kiss of Shadows (le baiser des ombres) ;
A Caress of Twilight (la caresse de l’aube) ;
Seduced by Moonlight ;
A Stroke of Midnight ;
Mistral’s Kiss ;
A Lick of Frost ;
Swallowing Darkness ; et bientôt,
Divine Misdemeanors.
L’idée derrière la convention de nommage pour cette série était que chaque livre deviendrait plus sombre au fur et à mesure et que les titres auraient une aura lumineuse lorsque Merry triomphera de ses ennemis et remportera la victoire. Les livres commencent avec
Kiss of Shadows, puis dans
A Caress of Twilight (Twilight veut dire crépuscule), la nuit tombe.
Seduced by Moonlight signifie qu’on est dans le noir et
A Stroke of Midnight est très tard dans la nuit noire. Et
Swallowing Darkness, pour moi, résume tout ce que je voulais dire à ce moment dans les livres, mais mon éditeur du moment ne comprenait pas vraiment. En fait mon agent et mon éditeur étaient étrangement calmes, ou réticents, ou même nerveux lorsqu’on a discuté du titre. Ça m’a pris des années après qu'on ait changé cette convention de nommage pour
Mistral’s Kiss et A
Lick of Frost, avant qu’ils ne me laissent utiliser
Swallowing Darkness comme titre et pour enfin comprendre les rires nerveux dans les coups de fil de New York. L’idée que je voulais faire passer avec ce titre est que Merry doit embrasser sa magie la plus sombre pour sauver sa peau et les gens qu’elle aime. Mais ceux qui lisent la série savent que Darkness est le surnom de Doyle. Donc tout le monde à New York pensaient qu’il s’agissait d’un sous entendu à propos de sexe oral. Je vous jure que je n’ai absolument pas voulu dire ça et que je n’ai pas compris la blague pendant des années. La lumière a enfin été faite et je me sens un peu bête de ne pas avoir compris le double-sens de
Swallowing Darkness. Beaucoup de mes livres ont un contenu explicite, les Merry le sont depuis le début, du coup les gens pensent que je comprends des blagues que je ne comprends pas. Je ne suis pas un bon public pour ce genre de plaisanteries car ça me passe au-dessus de la tête, que la blague soit sexy ou pas. Parfois on est obligé de m’expliquer la blague et du coup ce n’est plus drôle du tout, je ne le fais pas exprès mais parfois je n’y comprends vraiment rien. Cette fois-ci en faisait partie.
Ils m’ont finalement laissée l’utiliser et ça collait avec la nouvelle convention qui consiste à utiliser le nom d’un des gardes du corps et amants de Merry dans une phrase un peu sexy :
Mistral’s Kiss ;
A Lick of Frost ;
Swallowing Darkness. Et maintenant nous avons encore une autre convention pour
Divine Misdemeanors.
J’ai volontairement choisi de changer le thème du titre pour ce livre. Je vois les 7 premiers livres comme un tout et
Divine Misdemeanors commence une nouvelle période. Vous devez suivre les évènements des sept premiers livres, mais la série prend une autre direction et une autre couleur. Merry a fait ses choix, jeté à la poubelle un tiers de mon intrigue et refait sa vie. (Voila le problème, sachant que certains d’entre vous n’ont pas lu les 7 premiers livres. Je ne veux pas spoiler et vous gâcher les surprises, mais je veux m’adresser aux lecteurs qui ont tout lu. Je ne sais pas comment m'y prendre sans donner des spoilers. C’est très perturbant.)
Je pense pouvoir dire que les 7 premiers livres prennent place dans une Amérique moderne et une Féerie (si seulement JRR Tolkien avait été plus intéressé par la sociologie, la politique et les relations personnelle plutôt que par le langage). C’est une quête, mais au lieu de chercher un pays lointain ou un artefact, Merry et ses amis doivent garder une longueur d’avance sur les gens qui tentent de les assassiner et essayer de vivre assez longtemps pour qu’elle puisse être couronnée Reine de la Cour Unseelie, la cour sombre de Faerie. Elle est vraiment une princesse fée, la seule née aux États-Unis après que les fey aient été chassés d’Europe. J’ai entendu des petites filles dire : « Une princesse fée, un conte de fée ? Oh je le veux. » Um, non petite fille, tu ne peux pas lire ces livres, ce n’est pas ce genre de conte de fée et Merry n’est pas ce genre de princesse, loin de la.
Mes livres se déroulent dans un monde très adulte. Il y a des moments d'horreur et de violence qui ne dépareilleraient pas dans un slasher. Il y a du sexe. Du bon sexe. Du vrai sexe, à par pour les histoires de la peaux qui s'illuminent et de magie, mais j'essaye de faire en sorte que tout le sexe dans mes livres soit humainement possible. Je suppose que d'une certaine manière l'univers de Merry est l'antithèse de celui de Tolkien. Il n'y a pas de sexe chez Tolkien. Il y a cette impression de club de vieux garçons quand ils se réunissent pour échapper aux femmes et ne pas avoir à se soucier des histoires de nanas. Vous entendez de temps en temps vos amis masculins discuter de camping, de sortie pêche mais ça serait avec des elfs, des nains et des dragons, et des seigneurs de guerre maléfiques. Mes livres n'ont presque rien de tout ça, et le mot "elf" n'est jamais utilisé même si les elfs de Tolkien sont probablement proches en apparence de ma cour Sidhe mais j'ai toujours eu la sensation que les elfs de son univers ne voudraient jamais s'abaisser à avoir du vraiment bon plaisir, du plaisir bruyant. Mes Sidhe sont sensuels et des êtres très sexuels. Ils sont des divinités de la nature, ou l'étaient à une époque. C'est une troupe qui aime la luxure, ça ne peut pas en être autrement. Je dirais ceci au sujet du monde de Tolkien : j'ai toujours pensé que si une des races devait aimer se rouler dans la paille, ce devait être les Hobbits. Ils aiment la bonne nourriture, la bonne musique, danser, les fêtes, fumer de l'herbe ; il y a une raison pour laquelle ils s'amusent plus que n'importe qui d'autre dans les livres. C'est aussi pour cette raison que selon moi, il fallait que ce soit un Hobbit qui soit en charge de l'anneau, parce qu'ils ont l'air d'avoir une vie plus accomplie à perdre. Les Hobbits sont les plus vivants pour moi. Quand j'étais plus jeune je voulais être un elf, mais en grandissant j'ai su que j'étais un Hobbit. Je suis trop petite pour être quoique ce soit d'autre de toute façon.
La série Merry Gentry est vendue comme de la romance paranormale et elle est plus proche de cette classification que les Anita Blake, mais pour moi, j'écris des thrillers paranormaux parce que ça couvre plus ce que j'écris vraiment. Les 7 premiers livres sont plus romantiques dans le style de la princesse cherchant l'amour de sa vie et essayant de remporter la course au trône, mais c'est moi et je suis toujours subversive donc ma princesse n'est pas une princesse typique, et ses choix ne le seront pas non plus. Spoiler alert mais un pas un gros : ce que je veux dire c'est quelle autre princesse féérique a comme pouvoir principal la capacité de faire saigner les gens ou de faire fondre leur chair pour les transformer en petite boule de chair hurlante ? Deux des plus horribles idées que j'ai eu et c'est dire si c'est moi qui le dit.
Pour les lecteurs masculins, je m'excuse que vous soyez vexés par les couvertures des Merry. Ça ressemble complétement à de la romance sexy et je sais que ça demande beaucoup de confiance en soi à un mec pour se balader avec à l'école ou au travail, ou dans le bus. Je vous remercie tous pour votre courage. Les hommes qui ont sauté le pas disent que les livres sont géniaux mais ils sont très heureux que les Anita Blake soient repackagés avec autre chose que des bouts de corps sur la couverture, quelque chose de plus tendance et qui empêche les petites vieilles avec leur parapluie de les embêter dans le métro. (On a eu 3 hommes accostés dans le bus ou le métro par des femmes plus âgées les accusant de lire du porno à cause des anciennes couvertures des Anita, ou des Merry. Un mec a été frappé avec un parapluie. La femme d'un autre lui a dit qu'elle ne voulait pas de pornographie dans la maison. Elle ne m'avait jamais lue et se basait juste sur la couverture. Il l'a convaincue de lire le livre et maintenant elle est fan, elle aussi. On vaincra nos détracteurs avec de l'amour.) J'aime la couverture de
Divine Misdemeanors mais je peux comprendre pourquoi en tant qu'homme ça peut vous donner l'impression de glisser en douce de la contrebande depuis le côté des filles vers le côté des garçons. Croyez-moi quand je dis que les hommes dans mon univers sont très mâles, et Merry est une femme qui est plus qu'à l'aise avec ça. Il y a des batailles et des duels et de l'aventure, et aussi assez de sang et de gore pour rendre heureux Quentin Tarantino mais avec assez de vraies émotions pour faire sourire Nora Ephron. Aucun nom de réalisateur usant de la magie et du sexe comme moi ne me vient à l'esprit, donc je vais devoir abandonner les comparaisons avec les films. Peut-être Del Toro pour le côté fantasy ?
Divine Misdemeanors est moins une romance et plus un thriller. Il y a un Serial Killer massacrant les fées américaines de Los Angeles et Merry et l'agence de détectives Grey sont réquisitionnés pour donner leur expertise culturelle. Ça n'est pas tous les jours qu'on croise des êtres supposément immortels assassinés, même à LA. La relation entre les personnages continue à se construire, il y a du sexe mais est-ce que ça en fait de la romance ? Ou est-ce que le Serial Killer et la résolution de l'enquête en fait une histoire de détectives ? Ou est-ce que la magie en fait... Vous voyez l'idée. J'écris des thrillers paranormaux parce que ça couvre ce que j'écris dans tous les livres.